Au
début des années cinquante, de jeunes passionnés de cinéma
créent à Metz '' CinéAm '', groupe de cinéastes
amateurs tournant alors en différents formats (9,5 mm, 8 mm, 16 mm). Parmi
eux Roger Hochard, Georges Syré et Jean Garnier. S’y
adjoindront d’autres personnes comme le journaliste et poète Georges
Coanet et le musicien François Serrette.
Leur
production est variée, souvent ambitieuse des points de vue technique et
de la conception des films : fictions, documentaires, essais poétiques,
utilisation de textes littéraires, de musiques originales. Georges Syré
tourne ''Les rêves morts'', sur un texte de Gérard de Nerval dit
par Jean Vilar ; Jean Garnier réalise en 1955 ''Metz pour nous deux''
sur un texte de Georges Coanet et une musique de François Serrette (production
'' GARHOC '', pour GARnier et HOChard).
Jean Garnier, devenu médecin
pneumologue, continue de filmer en pellicule, puis en vidéo. Après
sa disparition en 2004 , ses films sont réunis par sa famille ; ils
témoignent de son exigence et de sa curiosité de cinéaste.
Ils représentent aujourd’hui un témoignage rare sur la ville
de Metz telle qu’elle était dans les années cinquante et soixante,
avant le réaménagement de certains quartiers.
Ces films
nous plongent dans un autre temps : rues aux rares automobiles, façades
noires des vieux quartiers, lavandières, marchés sur les places,
tandis qu’en toile de fond demeure la ville (presqu’)immuable, telle
que nous la reconnaissons aujourd’hui.
Dimanche 15 juin à
15h au Caméo, un choix de films de Jean Garnier est proposé au public
messin, dans leur format d’origine :
Divodorum
(28 min. ; fin années 60) : une histoire de Metz
depuis l’Antiquité, à partir des dessins de Jean Morette et
de vues de Metz à la fin des années soixante;
Metz pour
nous deux (15 min. ; 1955) : une promenade amoureuse
et poétique dans les rues de Metz (texte de Georges Coanet ; musique
de François Serrette);
La Fête de la Mirabelle et La Foire-Exposition
(documentaire, 17 min. ; 1958) : il y a 50 ans exactement,
deux évènements messins filmés avec humour par les talentueux
caméramans amateurs de CinéAm;
Sanguine (5 min. ;
1957) : essai cinématographique sur un poème
de Jacques Prévert;
La Pipe (6 min. ; 1955) : fiction
humoristique sur les ennuis d’un drôle de fumeur de pipe;
La
Fête est là et Chez moi (5 min) : petits
montages mêlant images et musique avec humour et poésie. |
